Mieux les connaître pour mieux les protéger
Pour accueillir et préserver la faune utile au jardin il est important de bien les identifier. Ces larves blanches que nous trouvons dans le sol de notre potager par exemple sont très fréquemment confondues en raison de leur aspect similaire et donc sont, à tort, considérées comme dangereuses pour les plantations. Or, un bon nombre d’entre elles ne se nourrissent pas des racines des plantes mais des déchets végétaux. Ainsi les larves contribuent à la décomposition de la matière organique.
Mieux connaître ces larves nous aide à mieux protéger celles qui sont des précieuses alliées du jardinier au stade de larve et puis une fois atteint l’âge adulte.
Qui suis-je ?
Avant de présenter les espèces qu’on rencontre le plus souvent (cétoine, rhinocéros et hanneton), voici quelques indices qui nous aident :
- La tête et les mandibules
- Forme et couleur du corps
- Les pattes
- L’endroit où on les rencontre
Les larves utiles au jardin
Le « rhinocéros » (Oryctes nasicornis)
Le « rhinocéros » (Oryctes nasicornis) est largement répandu en France. Sa larve est saproxylophage, c’est-à-dire qu’elle se nourrit de bois ou de débris ligneux plus ou moins décomposés. On la trouve dans des vieilles souches mais aussi de plus en plus dans le compost (s’il contient des feuilles mortes) et des potagers et jardins ou il y a du BRF.
Les larves se distinguent par leur taille (jusqu’à 6cm) et leur tête foncée. Comme les larves de Cétoine elles sont de couleur blanc grisâtre. En forme et taille elles ressemblent beaucoup aux larves de lucanes. Néanmoins les Lucanes ont une tête très différente et on les trouve plutôt dans les forêts ou bosquets. Le dimorphisme sexuel est très marqué chez les deux espèces.
La cétoine dorée (Cetonia aurata)
La larve de la cétoine se développe dans les composts, les bois très décomposés, les terreaux et les sols riches en matières organiques. Elle est souvent confondue avec la larve de hanneton. La tête de la larve de Cétoine est petite par rapport au reste du corps, elle a de minuscules mandibules et des courtes pattes. D’ailleurs, elle déplace sur le dos par ondulations de son corps contrairement à la larve de hanneton.
La larve de la cétoine se nourrit de déchets végétaux et aide à recycler de la matière organique. Une fois adulte, la cétoine est également très utile. On la surnomme « hanneton des roses », car elle se nourrit du nectar et du pollen des fleurs et contribue ainsi à la pollinisation.
Les larves qui aiment les racines
Le hanneton commun (Melolontha melolontha)
Quand on parle de hannetons ou vers blancs, c’est le hanneton commun qui nous vient directement à l’esprit, mais il existe plusieurs espèces de hannetons qui, comme le commun peuvent faire de gros dégâts dans les cultures.
Les larves de hanneton s’attaquent aux racines du potager et peuvent causer beaucoup de dégâts aux récoltes.
Ils sont de couleur plus jaunâtre que celles de cétoine, leur dos est lisse, l’abdomen a un aspect plus fin et ils ont des longues pattes. Ça leur permet de se déplacer sans problème sur le ventre tandis que la larve de cétoine est obligée de se mettre sur le dos pour se déplacer à l’aide de ses poils.
Les larves de hanneton ont aussi une tête plus grande que les larves de cétoine et des mandibules bien développées. Elles sont polyphages et se nourrissent de racines ce qui provoque le flétrissement brutal et souvent la mort des plantes.
Il y en a d’autres larves qui s’attaquent aux racines comme les larves d’otiorhynque, de taupin ou la chenille d’hépiale ou louvette mais ils sont plus facilement identifiables.
Conclusion
Les larves blanches trouvées dans notre jardin méritent d’être observées attentivement. S’il s’agit d’une larve de rhinocéros, de lucane ou de cétoine, on la laisse où elle est. Elle continuera son travail de recyclage de matière organique. S’il s’agit d’une larve de hanneton, évitez de la tuer. Amenez-la loin de votre potager et pot de fleurs. Elle peut toujours servir de nourriture à un hérisson ou un oiseau.