Qu’est ce qu’une préparation naturelle ?
Décoctions, infusions, macérations et purins (voir lexique en bas de l’article) font partie des préparations naturelles peu préoccupantes, ou PNPP, et sont une catégorie de produits de protection des plantes dont le statut n’a cessé d’évoluer depuis leur création.
En effet ce terme est issu de la Loi sur l’eau et désigne des préparations utilisées pour renforcer la capacité des plantes à base de composants naturels comme l’ortie, la fougère ou le vinaigre blanc.
Il n’existe pas de «PNPP» au sens de la Communauté Européenne, mais la Loi d’Avenir Agricole décrit deux types de PNPP, au sens Français : des substances de base et des substances naturelles à usage biostimulant. Actuellement, sont autorisées environ 20 substances de base, comme le sucre, le bicarbonate, l’huile d’oignon, l’huile de tournesol, le vinaigre, la bière, etc. et à peu près 140 Snub (substance naturelle à usage biostimulant), comme l’ail, l’ortie et l’achillée millefeuille, etc
Comment agissent les extraits de plantes
Les préparations à base de plantes agissent comme un stimulateur des défenses naturelles des plantes (SDN). Un SDN est une molécule capable d’être reconnue par la plante. Le système immunitaire de la plante est renforcé et la plante rendue plus forte contre les bioagresseurs (insectes et maladies). L’idée ici n’est pas de contrôler ces bioagresseurs mais plutôt de maintenir la plante dans un état d’équilibre, qui leur est défavorable.
Mais les extraits agissent aussi comme insecticides, fongicides, antibactériens ou répulsifs.
L’ail : insecticide et fongicide. Il convient aussi de les placer au bon endroit dans son jardin.
La capucine : fongicide contre le chancre des arbres
La consoude : Stimulant, accélérateur de compost. Favorise la germination et la maturation des tomates, céleri et choux.
Le fenouil : contrarie le développement des pucerons sur les haricots, les fèves et les rosiers.
La fougère : activateur de compost et insecticide contre taupin et puceron lanigère
L’ortie : tonifiant et activateur de compost, insecticide contre puceron, mouche carotte, acarien, fongicide contre mildiou, oïdium, rouille.
La prêle : fongicide contre mildiou, oïdium, rouille, botrytis, tavelure, moniliose, cloque.
La rhubarbe : insectifuge contre les pucerons, chenilles et larves de différents insectes.
La saponaire officinale : insecticide
La sauge officinale : insectifuge et fongicide.
La tanaisie commune : insectifuge, insecticide, fongicide pour la rouille et le mildioum
Les macérations
Pour fabriquer une macération il faut :
- Un récipient non métallique avec couvercle.
- Une eau froide de pluie ou de puits (15° à 20°) si l’on ne dispose pas d’une telle eau il faut laisser l’eau du robinet dans le récipient 24H à 48H avant utilisation pour que le chlore s’évapore.
- Des plantes finement hachées.
Il suffit alors, après avoir mélangé les feuilles dans l’eau, de laisser macérer au frais dans le récipient couvert il ne faut surtout pas qu’il y ait début de fermentation. (24H à 48H)
Ensuite, on filtre et on pulvérise pur. On ne stockera pas car sinon on va enclencher le processus de fermentation. L’avantage de la macération est qu’elle est simple à réaliser, rapide, sans nécessité de dilution. On utilise les macérations essentiellement pour la rhubarbe, l’ortie, la capucine et le raifort.
Les décoctions
Pour fabriquer une décoction il faut :
- Un récipient métallique avec couvercle (de préférence inox).
- Une eau froide de pluie ou de puits (15° à 20°) si l’on ne dispose pas d’une telle eau il faut laisser l’eau du robinet dans le récipient 24H à 48H avant utilisation pour que le chlore s’évapore.
- Des plantes finement hachées.
Il suffit alors, après avoir mélangé les feuilles dans l’eau, de laisser reposer au frais quelques heures (12 à 24H) dans le récipient couvert.
Il faut ensuite porter le tout à ébullition et de maintenir cet état durant 15 à 30 mn.
On laisse alors refroidir la décoction et reposer 12 à 24H.
On filtre la décoction au travers d’un tissu et on stocke le liquide dans un bidon plastique au frais.
Cette préparation ne se conservera que quelques heures, un à 2 jours maximum. Les plantes les plus adaptées à cette recette sont les plantes à tige dure : la racine d’ortie, la prêle, l’absinthe, la consoude et la sauge officinale. Les décoctions sont utilisées à titre préventif ou curatif contre les maladies et les ravageurs. Certaines permettront de renforcer les défenses immunitaires des plantes.
Les infusions
Pour fabriquer une infusion il faut :
- Un récipient métallique avec couvercle (de préférence inox).
- Une eau de pluie ou de puits si l’on ne dispose pas d’une telle eau il faut laisser l’eau du robinet bouillir 5mn.
- Des plantes finement hachées.
Il suffit alors de faire bouillir l’eau. Lorsque cette dernière atteint l’ébullition on verse les feuilles finement hachées dans l’eau
On laisse alors le liquide remonter en température et dès que l’ébullition recommence on arrête la source de chaleur.
On laisse alors refroidir l’infusion. On filtre au travers d’un tissu et on stocke le liquide dans un bidon plastique au frais.
Une infusion doit être utilisée très rapidement et ne doit pas être conservée (1j sauf quelques jours au réfrigérateur). Les plantes les plus adaptées à cette recette sont les plantes dont les principaux actives sont dans les feuilles : rhubarbe, citronnelle, menthe, thym.
Les purins ou extraits fermentés
Il est important de retenir que le purin n’est pas une putréfaction mais une fermentation qu’il faut arrêter au bon moment.
Pour fabriquer un purin il faut :
- Un récipient non métallique (risque d’oxydation) avec couvercle.
- Une eau froide de pluie ou de puits (15° à 20°) si l’on ne dispose pas d’une telle eau il faut laisser l’eau du robinet dans le récipient 24 H à 48H avant utilisation pour que le chlore s’évapore.
- Des plantes finement hachées.
Il suffit alors, après avoir mélangé les feuilles dans l’eau, de laisser macérer au frais dans le récipient couvert.
Le mélange doit tous les jours subir un brassage. Au bout de quelques jours (1 à 3 jours en fonction de la météo) des bulles vont se former et une légère mousse va recouvrir le mélange c’est le début de la fermentation il faut continuer le brassage.
Il est difficile de donner un temps de fabrication de purin car ce dernier est fonction des produits contenus dans la plante et surtout de la température.
Dès l’arrêt de la fermentation (quand il y a des bulles uniquement pendant le brassage) il faut filtrer la solution, car la phase suivante qui s’engagerait est la putréfaction et le produit perdrait alors certaines de ses qualités.
Le stockage se fera à l’abri de la lumière dans un bidon opaque. Un purin possède une durée de conservation d’environ 6 mois.
Mode d’emploi
Les extraits sont toujours dilués, sauf dans le cas des macérations à froid. Il est important de respecter le dosage. Il varie en fonction de la plante utilisée mais d’une manière générale pour un arrosage au pied de la plante on dilue de 20% (1 verre d’extrait végétal et 4 verres d’eau) et pour une pulvérisation on dilue de 5% (1 verre d’extrait végétal et 19 verres d’eau).
Il est préférable de traiter le matin, environ tous les 15 jours.
Lexique
Décoction : les feuilles d’une plante sont plongées dans de l’eau froide pendant 24h. Ensuite, on fait bouillir entre 3 min (tiges, feuilles et fruits) à 15 min (écorces, racines), puis on laisse la préparation refroidir.
Infusion : les plantes sont coupées en petits morceaux et versées dans l’eau bouillante. Ensuite il faut tout de suite retirer du feu, couvrir, puis faire infuser quelques heures avant de filtrer. L’infusion est préparée pour la journée, elle peut être conservée au réfrigérateur de 24 à 48h.
Macération : la plante reste un ou deux jours dans de l’eau froide. Pour qu’elle macère bien, on pense à la hacher au préalable.
Purin : comme la macération, la plante est dans de l’eau froide et on la laisse fermenter entre quelques jours à quelques mois. C’est le processus biologique de la fermentation qui libère ses actifs.