Les thèmes cette année
L’édition 2023 de la BUGA est placé plus que jamais sous le signe du climat, de l’environnement et de la durabilité. Cette année, la ville universitaire de Mannheim accueille l’événement. D’une surface de plus de 100 hectares, le terrain de la BUGA 23 s’étend sur deux sites d’exposition : une zone autour de l’ancienne caserne Spinelli et le Luisenpark, qui faisait déjà partie de la BUGA 1975. Un trajet en téléphérique de plus de deux kilomètres relie les deux lieux.
Le centre de formation et d’information sur les thèmes horticoles de la DGB* « i-Punkt GRÜN » propose de nombreux manifestations et conférences autour de la durabilité, thème central de BUGA : Remplacer la terre de bruyère, utiliser des plantes vivaces supportant la sécheresse, des arbres climatiques, des solutions pour désimperméabiliser les sols.
La BUGA peut encore se visiter jusqu’au 8 Octobre 2023. Lien vers le site officiel.
* Deusche Bundesgartenschau Gesellschaft (DBG) – Société fédérale allemande d’expositions horticoles)
Focus jardins naturels
Le thème central de la BUGA se reflète aussi dans les jardins exposés. Focus sur trois projets :
Le jardin de découverte de la nature
« Jardin de découverte de la nature » mis en place par l’association NaturGarten e.V. qui s’engage pour une conception durable de jardins et d’espaces verts proches de la nature, qui favorisent la diversité biologique (en mettant en réseau les acteurs de la science, de l’éducation, de la politique et de l’horticulture et en transmettant leurs connaissances sous forme de publications, de conférences et de cours de formation pratique).
Ce jardin d’environ 380m2 a été créé par Birgit Helbig. Elle a utilisé uniquement des matériaux régionaux et des plantes locales. On y trouve une prairie fleurie, une mare naturelle avec une cascade, des refuges pour amphibiens, oiseaux et insectes, des murs en pierre sèche, des espaces pour contempler la nature et pour jouer.
Le jardin miroir
Sur la surface triangulaire du jardin miroir, des plantes de jardin courantes (non indigènes, de faible valeur écologique, non résistantes au climat) sont confrontées à une plantation alternative (indigène, de grande valeur écologique, créant un espace vital). Crée par l’Association nationale pour l’arboriculture, les jardins et le paysage LOGL le jardin est traversé par un axe imaginaire en miroir. Les visiteurs peuvent y trouver des suggestions sur la manière de revaloriser leur jardin de manière écologique par des mesures simples.
L’imperméabilisation du sol, les clôtures et haies monospécifiques, une pelouse homogène verte et ras, l’aménagement ‘propre et bien rangé’ et l’arrosage avec l’eau potable s’opposent à la désimperméabilisation du sol, à une haie champêtre, une prairie, des abris pour la faune (tas de bois mort, mur en pierres sèches et nichoirs) et à la récupération d’eau de pluie.
Les jardins d’exposition
L’association professionnelle de l’horticulture, du paysage et des terrains de sport (Verband Garten-, Landschafts- und Sportplatzbau e. V.) présente 10 jardins d’exposition. Conçus et réalisés par des entreprises régionales l’objectif était de promouvoir biodiversité et l’utilisation de matériaux durables et régionaux et le bien-être au jardin.
En plus des jardins d’exposition, l’association est présente dans la Maison du Paysage, une plate-forme centrale d’information sur l’horticulture paysagère. outre les conseils judicieux de spécialistes compétents, les visiteurs se voient proposer un riche programme de manifestations.
L’un des points forts est la série de conférences hebdomadaires « actualités jardin », le mardi à 17h30. Les experts de l’horticulture et de l’aménagement paysager y informent sur des thèmes actuels concernant le jardin et donnent des conseils.
Un espace est dédié aux nouveautés comme la pierre climatique de Godelmann https://www.godelmann.de/ , les citernes d’eau de pluie en ciment de Aquaroc https://www.aquaroc.de/ ou la haie prête à planter de Helix https://www.helix-pflanzen.de/ .
Jardins témoins
WIR SIND GARTEN (« nous sommes jardins ») est l’une des plus grandes communautés en ligne de langue allemande sur le thème de la nature, du jardin, des plantes et de la vie verte et durable. Lors de la BUGA à Mannheim, WIR SIND GARTEN présente différents types de jardins, d’une part, 2 qui ne devraient plus exister (types 1 et 2) et d’autre part, 4 exemples (types 3 à 6) qui pourraient servir de modèle. En ces temps de changement climatique, l’aménagement du jardin est plus qu’une simple affaire de goût. Il offre la possibilité d’aider l’environnement et la nature en créant un microclimat favorable et en promouvant la biodiversité.
Le jardin de graviers doit être maintenu propre en permanence, sinon les herbes sauvages poussent rapidement entre les petits cailloux. Dans le jardin des années 70, il faut tondre régulièrement le gazon pour qu’il conserve la longueur typique souhaitée ( 3-5 cm). Le cas échéant, les arbustes doivent être arrosés en été pour les soutenir.
Il semble tout d’abord surprenant que les jardins de vivaces, jardin gourmand ou le jardin de prairie demandent si peu de travail. Mais c’est pourtant le cas. En effet, une fois le jardin créé, il ne nécessite pratiquement aucun entretien régulier. Seule une taille annuelle, au début du printemps, est nécessaire. Les plantes vivaces se chargent elles-mêmes du reste.
Toitures et murs végétalisés
Si en France la loi Climat et Résilience renforce, à compter du 1er juillet 2023, l’obligation d’installer une toiture végétalisée ou solaire sur certains bâtiments sous certaines conditions et avec certaines dérogations ce n’est pas encore le cas en Allemagne. Néanmoins, ce sujet était omniprésent sur la BUGA23. Avec les murs végétalisés ce sont des solutions concrètes pour rendre les villes plus résilientes au dérèglement climatique. Ils constituent d’excellentes isolations thermiques et phoniques et favorisent la biodiversité. Si le concept du mur végétal existe depuis bien longtemps (mis au point en France par Patrick Blanc dans les années 90) on s’y intéresse particulièrement à l’heure du réchauffement climatique et dans les villes de plus en plus denses ou la nature doit retrouver sa place.
Les végétaux peuvent être utilisés comme régulateur thermique par l’absorption du rayonnement solaire et l’évapotranspiration.
Les plantes aident aussi à améliorer la qualité de l’air en transformant du CO2 en hydrates de carbone et en oxygène et en fixant des poussières.
Impressions
Le salon horticole BUGA reste avant tout une occasion d’admirer des aménagements et des végétaux. Il est impossible de donner une idée de tout ce qui est a voir mais voici quelques images.